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Revendications et politique

Le drag est un art qui touche autant par son aspect créatif et divertissant que son aspect politique. Le drag dans son essence même est un art politique et militant. Il joue avec les limites et clichés que les sociétés occidentales ont implanté dans la notion de homme et femme binaires, dans la notion d’homme fort et de femme belle et féminine. En accentuant certains clichés comme de très fortes poitrines pour certaines, un maquillage particulièrement accentué cela permet de créer des personnages souvent absurdes en jouant sur des stéréotypes. Certains artistes décident aussi de brouiller les lignes du genre en présentant une vision du drag non genrée, avec des personnages entre homme et femme, atteignant une vision davantage non binaire au sein du drag même. 

 Le drag réunit aussi des personnes marginalisées par la société de part leur sexualité, identité de genre, couleur de peau. En réunissant des artistes queer et/ou racisés cela donne une voie très peu atteignable dans les discours et espaces communs. 

 

Si nous revenons dans l’histoire pour revenir aux balls des années 1960 et 1980 aux États-Unis, il y avait tout de même un racisme ambiant dans ces milieux. Beaucoup de balls étaient réservés aux personnes blanches. C’est ainsi que furent créés des espaces dédiés aux personnes racisées. De nos jours, beaucoup d’artistes décident de prendre la parole et d’utiliser le drag comme moyen de dénoncer le racisme. La drag queen The Vixen est connue pour mêler ses performances et la politique. L’une de ses phrases connues est : “you [often] have to choose between calling out racism or homophobia” (tu dois [souvent] choisir entre dénoncer le racisme ou l’homophobie). C’est une artiste qui a de nombreuses fois dénoncé le racisme aux États-Unis et aussi au sein des milieux queers.

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The Vixen a été connue internationalement grâce à l’émission Rupaul’s Drag Race. De nos jours, on ne peut pas parler du drag sans parler de l’importance de cette émission qui a su toucher un public international. Depuis 2009, l’émission propose un concept visant à élire “la meilleure drag queen” en se faisant plusieurs artistes dans des catégories différentes à chaque épisode. On retrouve cependant les éléments emblématiques : défilé et lip sync à chaque épisode. 

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Rupaul’s Drag Race a permis de faire connaître le drag à un public très large jusqu’à faire presque rentrer la connaissance du drag dans la culture mainstream. L’émission est rarement restée neutre quant à ses discours politiques, elle est en effet basé sur la fierté d’appartenir à la communauté queer. Porter des discours peu entendus à la télévision, donner une voix à ceux qui n’en ont pas, Rupaul’s Drag Race a maintenant une portée mondiale touchant des enfants aux adultes. L'émission est ainsi consciente de sa portée et a aussi grandement encouragé à voter contre Donald Trump lors des élections présidentielles des États-Unis en 2020. 

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La voix est aussi donnée aux participantes directement qui ont pu aborder et montrer au monde la réalité d’être homosexuel et “différent” : l’abandon familial, les thérapies de conversion, la difficulté d’être à la fois queer et racisé… Elles ont aussi pu aborder d’autres sujets plus larges mais tout aussi importants comme les addictions, le sida, les agressions sexuelles (en se joignant au mouvement #MeeToo). Parler de ces sujets si importants à la télévision permet de décomplexer certaines idées, de faire prendre conscience d’une vraie lutte mais aussi de permettre au spectateur de se sentir représenté et compris là où il l’est très rarement dans d’autres médias. 

Il est cependant important de se rappeler que Rupaul’s Drag Race, bien que divertissant, ne représente pas l'entièreté du drag ni de la conception du drag. 

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Rupaul's Drag Race All Stars saison 6, épisode 5. De gauche à droite : Trinity K Bonet, Eureka O'Hara, A'keria Chanel Davenport. 

Asifa Lahore est l’une des premières Drag Queen à parler ouvertement d’homosexualité et de religion musulmane en Angleterre. Refusée d’entrer dans la Mosquée centrale de Birmingham en 2014, elle commence à parler de ce que ça fait d’être gay, musulman et asiatique.

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Il est aussi possible de citer le groupe The Sisters of Perpetual Indulgence. C’est un groupe activiste de nonnes drag queens, personnes trans et queer avec Sista Roma en tant qu’activiste la plus connue. C’est un groupe qui pense que “all people have a right to express their unique joy and beauty” (chaque personne a le droit d’exprimer sa joie unique et beauté). Le groupe a réussi à lever 1 million de dollars pour aider des fondations LGBT+.

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