Art et performance
Le drag est un art qui implique des transformations physiques. Pour les Drag Kings on peut observer plusieurs procédés : le biding réalisé à l’aide d’un binder ou des bandes de cellophane pour aplatir les seins, un “service trois pièces” pour réaliser un faux pénis, du maquillage ou une fausse barbe et moustache, puis des habits typiques d’une personne masculine (des costumes cravates etc.). Il s’agit de reprendre des codes stéréotypés masculins à des degrés plus ou moins extravagants. Bien sûr, chaque Drag King ne reprend pas forcément toutes ces techniques et il existe autant de conceptions du drag que de personne le pratiquant.
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Pour les Drag Queens, nous allons trouver d’autres techniques, encore une fois plus ou moins utilisées, comme le tucking pour cacher le pénis, le padding ou rembourrage pour créer des formes au niveau de la poitrine, des hanches (etc.), un corset pour marquer la taille puis du maquillage et une perruque. Encore une fois, ces techniques varient d’un•e performeur•euse à l’autre.
Le drag est un art de la scène qui se base ainsi sur l’illusion et l’extravagance : des costumes toujours plus magnifiques et éclatants.
Le drag est un art pluridisciplinaire qui mélange et utilise une multiplicité d’autres arts et techniques pour grandir et se développer. Les plus courants sont :
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La musique, utilisée pour faire des lipsync, ou faite par les différent•es artistes. On peut penser à Trixie Mattel qui a une carrière musicale dans un style country.
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La photographie
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La mode. Aquaria et Violet Chachki reconnues pour leur sens de la mode ont été invitées au Met Gala en 2019.
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La danse
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L’art vidéo
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Le cinéma
Et la liste pourrait continuer encore et encore. C’est un art très actuel qui prend tout à sa disposition afin de se développer et de produire des performances grandioses. Elles prennent souvent place dans des bars, soirées mais certaines Drag Queen ont l’occasion de faire des tournées mondiales : l’émission Rupaul’s Drag Race a mis en place grâce à sa popularité Werq The World, une tournée mondiale avec plusieurs de ses stars.
Aquaria et Violet Chachki au Met Gala 2019
Le drag prend ses influences et se nourrit particulièrement aux États-Unis et à New York. C’est un art qui appartient au monde de la nuit et qui a beaucoup été influencé par les milieux queer des années 1980-1990 : on peut penser aux Club Kids et aux Balls.
Le mouvement des Club Kids prend place principalement à New York à la fin des années 1980 et pendant les années 1990. À cette époque les Club Kids envahissent les scènes underground de New York et mêlent les styles techno, rave, grunge et drag. Connus pour leurs habits extravagants ils incarnent à la fois la musique, la mode mais aussi une grande consommation de drogues. Leur leader Michael Alig fut connu pour finir en prison après avoir assassiné son dealer.
Photographies club kids
Le lien des balls aux personnes faisant du drag est plus concret. Les balls étant des réunions de personnes queer souvent lors de compétitions beaucoup drag se retrouvent à y participer. Les compétitions s’organisent autour de différentes catégories ou les participants•es “marchent” et défilent.
Quelques exemples de catégories :
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Mieux habillée
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butch queen : une queen masculine
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femme queen : une queen féminine
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realness : capacité de ressembler à une personne hétérosexuelle.
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Runway : capacité à défiler
Plusieurs catégories s’articulent autour d’une danse : le voguing. C’est une danse qui s’appuie sur les poses du magasin vogue et qui mêle des mouvements de bras et de jambes rigides et angulaires. C’est une danse très pratiquée dans les balls et aussi très importante pour la culture drag.
Ci dessus un extrait du Latex Ball 2019 dans la catégorie BQ Vogue fem.
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